La contrainte de la vaccination obligatoire pour tout le personnel des hôpitaux et des EHPAD a été annoncée. C’est une mesure pour tenter de cacher la responsabilité du gouvernement et sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire.
Après la destruction de 100 000 lits d’hospitalisation osée par les gouvernements successifs mettant à terre le système de santé, la pandémie a démontré toutes les failles des lois d’austérités, que la CGT dénonce depuis des années. Une fois de plus le système a fait face grâce à l’engagement et au professionnalisme des personnels, souvent au dépend de leur santé, de leur vie personnelle et pour certain(e)s au détriment de leur vie.
Après nous avoir envoyé au front sans matériel de protection (masques, gants, surblouses, tests…),
Après nous avoir contraints de travailler même si nous étions positifs COVID ou cas contact, pendant presque un an, le gouvernement et les Directions imposaient au personnel positif asymptomatique de rester à leur poste de travail. Ils étaient « irremplaçables ! »
Après la non-reconnaissance automatique en maladie professionnelle de ceux d’entre nous qui ont été malades,
Le gouvernement cherche maintenant à nous rendre responsables d’une nouvelle vague d’épidémie, il veut se décharger de ses responsabilités et veut détourner la colère de la population sur le personnel soignant ! Ceux-là même qui nous ont envoyé « à la guerre » (discours du président de la République du 16 mars 2020) veulent aujourd’hui nous faire passer pour des irresponsables.
C’EST INACCEPTABLE ! INSUPPORTABLE !
Pour la CGT, il n’est pas question de s’opposer entre nous, que nous soyons ou non vaccinés !
Nous pensons que la vaccination est un progrès. Nous sommes pour permettre à un maximum de la population mondiale d’y accéder. Pour autant, nous refusons de servir de fusible et d’être sanctionnés pendant que le système de santé est mis à mal.
Car c’est bien le gouvernement qui est responsable de cette situation dramatique des hôpitaux et incapable de faire face à cause du manque de personnel et de lits !
Et si, comme l’a dit le président, la priorité du Gouvernement est réellement de faire face à une nouvelle vague, qu’il commence par recruter tout le personnel nécessaire dans les hôpitaux et les EHPAD !
Depuis quelques semaines alors qu’elles/ils ont été encensé(e)s pour leur travail et la lutte menée contre la pandémie, les soignant(e)s subissent les attaques de nombreuses corporations et du gouvernement. Elles/ils seraient responsables de la propagation du virus en contaminant leurs patient(e)s du fait de leur faible taux de vaccination. Rien n’est plus faux !
Les soignant(e)s sont, dans la population, la catégorie socioprofessionnelle la plus vaccinée.
Pour autant, impossible d’objectiver leur niveau de contamination car aucune enquête officielle n’a été diligentée. Seule la CGT a travaillé sur le sujet à partir de ses bases syndicales. La mesure du taux d’immunité collective acquise aurait également pu être un bon indicateur, mais là aussi le ministère a failli à tous ses devoirs. Aucune enquête de santé publique n’a été organisée pour mesurer ce taux. Les responsables politiques n’ont pas voulu prendre le risque de confirmer leur carence en matière de protection des salarié(e)s en cas de résultats trop élevés.
Non, le gouvernement préfère accuser les personnels de santé d’entretenir la défiance des Français vis-à-vis de la vaccination alors qu’il aurait dû mettre tout en œuvre pour les soutenir et lutter efficacement contre l’épidémie.
La CGT soutient avec conviction les différentes campagnes de vaccinations volontaires qui participent au combat contre la pandémie. Mais pour l’instant, le vaccin ne permet pas d’assurer seul une protection efficace à 100% contre les formes graves, et ne bloque pas toute transmission. Seuls les gestes barrières sont protecteurs.
C’est pourquoi la Fédération CGT de la Santé et de l’ Action Sociale demande que tous les moyens soient mis en œuvre immédiatement pour renforcer notre système de santé, notamment en personnels, en moyens et en budgets. Elle appelle également tous les employeurs « publics » et « privés » à ne pas oublier de respecter leurs obligations en matière de santé et de sécurité concernant leurs salarié(e)s. Les services de santé du travail sont là pour ça ! Elle appelle également au respect des gestes barrières.
La CGT rappelle qu’elle est farouchement attachée à la liberté individuelle de chacun. C’est un des socles de notre démocratie.
Elle rappelle également que tout acte médical doit se faire avec le consentement libre et éclairé du patient. C’est inscrit dans la loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité des soins. La vaccination, tant qu’elle n’est pas obligatoire, doit rester une décision laissée au libre arbitre de chacun.
Enfin, la CGT invite le gouvernement à ne pas se servir de ce sujet clivant pour mieux masquer ses projets « anti-sociaux » concernant la réforme de l’assurance sociale et celle des retraites.
Restons vigilant(e)s. SYNDIQUEZ VOUS A LA CGT-CHAG !