SEGUR de la Santé : LA CGT NE SIGNE PAS

SEGUR DE LA SANTE : LA CGT NE SIGNE PAS

Le 13 juillet dernier, les syndicats FO-CFDT-UNSA ont répondu aux injonctions du gouvernement en s’empressant de signer le protocole du Ségur de la santé. Pourquoi une telle précipitation ? Dans quel intérêt ?

La fédération CGT de la Santé et de l’action Sociale a elle pris le temps de la consultation de ses bases et syndicats d’établissement avant de rendre une réponse définitive sur le protocole du Ségur. Dans le cadre d’un mouvement qui a mobilisé l’ensemble des salarié.e.s toutes catégories confondues, il est naturel et démocratique de demander leur avis aux principaux intéressés avant de prendre ce type de décision.

La CGT a ainsi organisé cette consultation sur une période de 10 jours, qui s’est terminée le lundi 20 juillet à minuit. Nous avons collecté 690 réponses valablement exprimées avec le résultat suivant : 139 pour la signature (soit 20,15%) et 551 contre la signature (soit 79,85%). La fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale, première organisation représentative de la Fonction Publique Hospitalière, respectera l’avis de ses syndicats et de ses bases et ne signera donc pas le protocole proposé.

Il est a noté que la motivation principale de ceux qui se sont exprimés « pour » la signature étaient principalement liée à la clause qui exclut des négociations futures sur la refonte des carrières les syndicats non signataires et non pas au contenu jugés TRES insuffisant. Il faut bien noter que nous refusons cette clause et que nous étudions la possibilité de l’attaquer en justice car il s’agit là d’un déni de démocratie.

Pour rappel, le socle demandé était une augmentation de 300 euros (rattrapage de la perte du pouvoir d’achat lié au gel du point d’indice depuis 2010)

Finalement, ce sera 183 euros (soit +24 points d’indice au 1 er janvier 2021 avec effet rétroactif au 1 er septembre et + 25 points au 1er mars).

N’aurait il pas été important qu’un agent (corvéable à merci) ayant un salaire de 1200 euros puisse percevoir 1500 euros, non ?!!!

Combien d’agents percevant la prime d’activité verront leurs pouvoirs d’achats baisser uniquement parce qu’ils dépasseront de peu le seuil ???

Doit- on laisser 40 000 agents du secteur médico-social et social relevant de la Fonction publique hospitalière (hors EHPAD) sur le carreau ?

D’autres décisions ont été obtenues sur les revalorisations à venir, soit :  

– Porter en catégorie B les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture avec application de la grille type de la catégorie B issue du nouvel espace statutaire, sans remettre en cause la catégorie active.

– Intégrer les corps infirmiers (infirmiers en soins généraux, infirmiers spécialisés, cadres de santé paramédicaux, infirmiers en pratique avancée) dans la grille «type » de la catégorie A.

– Revaloriser les corps de la catégorie B et de la catégorie A, mis en extinction à la suite du protocole Bachelot, à due proportion de la revalorisation des corps de la catégorie A comparables.

– Revaloriser en conséquence les corps des filières rééducation et médico technique ayant les mêmes grilles.

Le fait que les reclassements dans les nouvelles grilles se feront à indice égal ou supérieur entrainera malheureusement un gain très faible.

Ratio pour les classes supérieures : Les ratios seront doublés pour les grades soignants et médico techniques en 2020 et en 2021.

C’est positif, cependant le Ministère divise en refusant cette mesure pour les administratifs et les techniques.

Même si le gain reste important pour les salariés, nous ne pouvons le dissocier à de bonnes conditions de travail. Plusieurs raisons nous ont amenées a ne pas signé ce protocole :

  • Effectif : pas une seule ligne écrite au sujet des 15000 postes ????!

  • Déréglementation du temps de travail : passage de 12h à 11h de repos entre 2 postes,

  • Fin des cycles de travail : ex sur 15 jours, vous deviez bénéficier de 4 repos dont 2 consécutifs. Avec l’annualisation, cela ne sera plus une obligation

  • Encouragement à faire des heures supplémentaires (majoration des 5 premières heures).

  • Contrat individuel engageant à réaliser « un quota annuel d’heures supplémentaires ».Cela ajouterait des contraintes à Medgo : l’agent inscrit ne pourrait plus refuser certains remplacements proposés. Les hospitaliers seraient Uberisés. C’est une façon détournée de mettre fin au 35h

  • Développer les Comptes Epargne Temps pour inciter à dépasser les 35h en moyenne.

  • Intéressement collectif. : « valoriser l’engagement collectif »….c’est à dire mettre les services en compétition les uns avec les autres et entrainer des divisions (comme nous l’avons déjà vu avec 500€/1500€) et déréglementation à coup de prime. C’est contraire à la déontologie d’un service public !

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